Abstract

Au sein des polémiques théâtrales du XVIIe siècle, le traité de Mademoiselle de Beaulieu tient lieu de modèle et d’exception. En fondant son argumentation sur un détournement des topiques théâtrophobes, qui promeut une réforme esthétique et économique de la scène, son texte est emblématique des stratégies apologétiques au sein des querelles sur le théâtre. Il se singularise cependant par l’éloge fait à Isabella Andreini, qui relève autant de la provocation sur le comédien idolâtre que de la promotion d’une actrice politique. La querelle du théâtre ainsi engagée croise les enjeux esthétiques, politiques et religieux, dans un contexte de guerre des religions et de changement de pouvoir. Mlle de Beaulieu en use pour servir trois femmes et trois causes : elle-même et la place des femmes dans le champ des lettres ; Andreini et l’art théâtral italien ; Marie de Médicis, son mécénat et sa politique.

You do not currently have access to this content.