Résumé
Cet article interroge la manière dont trois récits français contemporains, Propriété privée, de Julia Deck (Minuit, 2019), Les États et empires du Lotissement Grand Siècle de Fanny Taillandier (PUF, 2016), et Fabrication de la guerre civile, de Charles Robinson (Seuil, 2016), travaillent le motif de l’Apocalypse en l’ancrant dans une réflexion aux accents ethnologiques et sociologiques autour des territoires périurbains : cités de banlieue et banlieues résidentielles. Dans ces trois textes, à partir d’espaces pourtant bien différents, se développent des hantises partagées : la destruction des modes de vie collectifs comme du sens de la communauté, le repli sur les intérêts individuels dans une perspective du tous contre tous, jusqu’à l’explosion finale, littérale et métaphorique. Si le monde court à sa fin, c’est en banlieue que celle-ci couve.