Résumé
Par la raideur intransigeante de sa posture tout autant que par la violence hyperbolique de son discours, le « tout dernier Baudelaire » de Belgique rappelle le prophète de malheurs, en sa version ancienne, vétérotestamentaire ; mais il l’annonce aussi, en sa version moderne : comme en témoignent les notes composant le dossier préparatoire de La Belgique déshabillée, il préfigure à certains égards un profil d’écrivain-journaliste qui jouera un rôle de premier plan dans l’espace intellectuel de la Troisième République et en lequel on peut reconnaître l’avatar du prophète de malheur le plus emblématique du dix-neuvième siècle, à savoir le pamphlétaire. C’est ce que nous proposons ici de démontrer, en considérant un fragment à résonance apocalyptique de La Belgique déshabillée en regard de l’introduction de La Fin d’un monde d’Édouard Drumont.