Résumé

Le 31 mai 1949, à la requête de la Société des Gens de Lettres, la chambre criminelle de la Cour de Cassation annule la condamnation pour outrage aux bonnes mœurs portée en 1857 contre Les Fleurs du Mal, devant une opinion publique acquise d’avance à la réhabilitation. Maître Falco1, conseiller rapporteur, le reconnaît lui-même : « En plaidant aujourd’hui pour les Fleurs du Mal, on a l’impression de plaider pour un livre de la Bibliothèque rose, qui serait couronné par un prix de vertu. Rien ne subsiste pour démontrer un outrage aux bonnes mœurs2. » On a du mal à croire que ce jugement soit intervenu après vingt-cinq ans de tergiversations et de polémiques sur un sujet qui faisait l’unanimité. Je résumerai brièvement les grandes phases de la discussion avant de me concentrer sur la dernière controverse, qui a divisé le monde des lettres en 1946, à l’occasion du vote de la loi autorisant la révision.

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