Abstract

Cet article se concentre sur la participation de Marie-Jeanne Lhéritier aux Querelles des Contes et des Femmes, et cherche à éclairer le sens de son intervention dans les débats entre Anciens et Modernes. La conteuse y fait entendre une voix singulière, qui ne se résume pas aux liens de parenté et d’intérêt l’unissant à Charles Perrault, son « oncle » et mentor. C’est précisément par l’étude du motif de la filiation qu’on peut problématiser la trop évidente solidarité familiale observable entre les deux auteurs : se formule en effet, à la croisée des querelles auxquelles Lhéritier participe, une appropriation originale des figures de la transmission. Sa position apparaît non seulement dans les généalogies et scénographies féminines que ses péritextes construisent, mais aussi, de manière spéculaire, dans les « historiettes » des Œuvres meslées, où il est question d’héritages fort délicats – de « dons » bien sûr, de « survivance » aussi, et d’« apanage » . . . Ce faisant, l’autrice interroge et concurrence les vues des Modernes comme celles des Anciens.

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