Abstract

This article explores how onboard sociocultural practices were shaped by different conceptions of human and external environment on seventeenth- and early eighteenth-century French ships embarking for the Indian Ocean basin or across the Atlantic to the Caribbean. In these environments, in which large numbers of people were confined together, physical conditions shaped the sensory and social dynamics of ocean voyages, while they made ships ambiguous sites for the implementation of spiritual practices. Concepts of society responded to a largely unrecognizable marine environment; shipboard conditions of physical confinement were thought conducive to moral disorder, while ships were conceived of as a source of potentially subversive human energies that had to be channeled. These tensions reached a paroxysm on the slave ships increasingly crossing the Atlantic in the seventeenth and eighteenth centuries. The conditions within early modern ships, this article contends, were exacerbated by multiple external factors, making the ship a uniquely unsustainable environment.

Cet article analyse l'influence des diverses conceptions de l'environnement, soit « humaines », soit externes, sur les pratiques socioculturelles à bord des navires français qui traversaient ou l'océan Indien, ou l'océan Atlantique en direction des Antilles, aux dix-septième et dix-huitième siècles. Dans ces environnements caractérisés par le confinement d'un grand nombre d’êtres humains, les conditions matérielles structurent le vécu sensoriel et les dynamiques sociales des voyages en mer, tout en faisant des navires des sites ambigus par rapport à la mise en place de pratiques spirituelles. Les concepts de la société se construisent en relation avec un environnement maritime qui semble manquer de repères spatiaux ; en mer les conditions de confinement sont jugées propices au désordre moral, tandis que le navire est conçu comme une source d’énergies humaines qu'il faut canaliser. Ces tensions atteignent leur paroxysme à bord des vaisseaux esclavagistes qui traversent l'Atlantique en nombre croissant aux dix-septième et dix-huitième siècles. Cet article postule que les conditions à bord des vaisseaux à cette époque sont exacerbées par de multiples facteurs externes, faisant du navire un environnement unique et non viable.

You do not currently have access to this content.