Abstract

In September 1939 half the population of Alsace-Lorraine was evacuated or mobilized outside the province and replaced by one million troops from the “interior.” The 1939–40 campaign therefore provides an ideal way to explore Alsace-Lorraine's position in France. While some historians argue that Alsace-Lorrainers’ experience of the Phoney War caused a “crisis of national sentiment,” revisionist military historians present convincing evidence that relations between “interior French” and Alsace-Lorrainers were good. This article uses dialogical methods to reconcile these interpretations and argues that national loyalty was never unconditional or unreflecting. Interior French and Alsace-Lorrainers’ stereotypes concerning each other were contradictory and mediated by mixed views of Germany. Practical interactions between interior French and Alsace-Lorrainers were entangled with gender, class, and religious divides and depended on what was at stake in different contexts. The article shows how relations varied in the pillaged evacuated zone, between soldiers and civilians in nonevacuated villages, and in military units. Even in the extreme situation of combat, protagonists continued to calculate. If anyone experienced a crisis of national sentiment, it was the interior French.

En septembre 1939, la moitié de la population d'Alsace-Lorraine fut évacuée ou mobilisée hors de la province et remplacée par un million de soldats de « l'intérieur ». Examiner la campagne de 1939/1940 offre un moyen idéal d'explorer le positionnement de l'Alsace-Lorraine en France. Alors que certains historiens affirment que l'expérience de la drôle de guerre aurait provoqué chez les Alsaciens-Lorrains une « crise du sentiment national », les historiens militaires révisionnistes présentent des preuves convaincantes que les relations entre les « Français de l'intérieur » et les Alsaciens-Lorrains furent plutôt bonnes. Cet article utilise des méthodes dialogiques pour réconcilier ces interprétations. Des deux côtés, la loyauté nationale n'a jamais été inconditionnelle ou irréfléchie. Les stéréotypes des Français de l'intérieur et des Alsaciens-Lorrains les uns envers les autres étaient contradictoires et réfractés par des vues mitigées de l'Allemagne. Leurs interactions pratiques étaient empêtrées dans des divisions de genre, de classe et de religion, et dépendaient des enjeux dans des contextes différents. L'article montre comment les relations ont varié dans la zone évacuée pillée, entre soldats et civils dans les villages non évacués, et dans les unités militaires. Même dans la situation extrême du combat, les protagonistes continuent à calculer. S'il y a eu une crise du sentiment national en 1940, elle a été vécue au moins autant, sinon plus, par les Français de l'intérieur.

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