Abstract

When a young woman named Alinesitoué Diatta received her first vision from the Jola divine entity, Emitai, Senegal was in the midst of the Second World War. Its colonial government was under Vichy French rule, West African men were forcibly conscripted into the French military, and their crops filled the army's coffers. Amid these global and regional pressures, Alinesitoué’s prophetic teachings inspired rebellion among Senegalese Casamance communities, and in 1943 the French exiled her to Timbuktu. This study examines the response to Alinesitoué’s influence by the French, who used her as a scapegoat to quell rebellion in Senegal and, in so doing, showed how colonial anxiety had been amplified to new levels during the Second World War. By analyzing newly declassified documents, this study examines the tensions between the official and confidential narratives that circulated about Alinesitoué and confirms what scholars have long suspected: Alinesitoué was not the singular rebel that the French made her out to be, and in exiling her, they endowed her with discursive and symbolic power.

Quand une jeune femme nommée Alinesitoué Diatta a reçu sa première vision de la déité suprême des peuples diolas, Emitai, le Sénégal était au milieu de la Deuxième Guerre mondiale. Son gouvernement était sous le régime de Vichy, les hommes africains étaient enrôlés de force dans l'armée française, et leurs récoltes remplissaient les caisses militaires. Dans le contexte de ces pressions mondiales et locales, les enseignements d'Alinesitoué ont inspiré des rebellions dans les communautés casamançaises et, en 1943, les Français l'ont exilée à Tombouctou. Cette étude examine la réponse française à l'influence d'Alinesitoué. Les Français ont utilisé Alinesitoué comme un bouc émissaire pour arrêter la révolte au Sénégal. Leurs actions démontrent comment l'anxiété coloniale a atteint des niveaux inouïs pendant la guerre mondiale. En analysant des documents récemment déclassifiés, cette étude examine les tensions entre les récits officiel et confidentiel à propos d'Alinesitoué et confirme ce dont les chercheurs se doutent depuis longtemps : Alinesitoué n’était pas la rebelle singulière identifiée par les Français et, en l'exilant, ils lui ont donné un surcroît de pouvoir discursif et symbolique.

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