Abstract
During World War II police officers in Marseille and Algiers relentlessly hunted Algerian black market operatives. Hundreds of reports from these two cities detail the actions taken to prevent individuals from selling contraband goods, exceeding fixed market prices, or ignoring rationing protocols. Long-standing colonial stereotypes had labeled Algerians as prone to theft and violence, but the economic restrictions of war created a new category of the imagined Algerian criminal: the black market trafficker. In police reports the figure of the Algerian profiteer is omnipresent, but internal communications acknowledged that Europeans profited from the black market, too. Why, then, the fixation on Algerians? This article argues that police developed a narrative of Algerians as “internal enemies” of France. Their underlying suspicion of Algerians endured throughout World War II even as governments rose and fell in France and loyalties of the entire nation shifted. In treating Algerians as threats to national security, the police justified a system of control that homogenized the Algerian community along racial lines. The racialized policing of “anti-French” Algerian traffickers built not just on visual codes of race but also on how police practice mapped ideas of race onto the space of the city.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les policiers de Marseille et d'Alger se sont lancés dans la poursuite des trafiquants algériens. Des centaines de rapports venant de ces deux villes décrivent les mesures prises pour empêcher la vente de la contrebande, faire respecter les prix fixés, et imposer les règles de rationnement. Si dans les décennies précédentes, les stéréotypes coloniaux avaient déjà identifié les Algériens comme vecteurs de vol et de violence, les restrictions économiques de la guerre ont créé une nouvelle catégorie de criminel algérien imaginé—le trafiquant du marché noir. Dans les rapports de police, la figure de l'Algérien profiteur est omniprésente. Cependant, les communications internes reconnaissent que les Européens profitaient également du marché noir, alors pourquoi cette fixation officielle sur les Algériens ? Cet article vise à démontrer que la police a développé une représentation des Algériens comme des « ennemis intérieurs ». En traitant les Algériens comme une menace à la sécurité intérieure, la police a justifié un système de contrôle qui a homogénéisé la communauté algérienne. Cette répression racialisée des trafiquants algériens, considérés comme « anti-français », s'appuyait non seulement sur des codes visuels de la race, mais aussi sur la manière dont la police a reconfiguré l'espace urbain en y superposant des idées de race.