Abstract
This article examines the construction of military criminality and the granting of pardons to soldiers in late medieval France. By the beginning of the fifteenth century, the offenses perpetrated by men of war were a recurrent problem of public order for royal government. Criminal records as well as narrative sources used a rich terminology to qualify the military abuses suffered by the population, which distinguished criminal soldiers from ordinary offenders. Although these abuses were repeatedly denounced by political literature and were supposed to be severely punished according to legislation, the king of France frequently granted pardon letters to soldiers, allowing them to escape criminal prosecution in exchange for the continuation of their services. Far from being simply the result of a lax attitude of the king, these pardons reflected the fragile balance of royal power in the fifteenth century, which required the king to conciliate the exercise of justice and the conduct of warfare. Exploring the politics of royal pardon toward criminal soldiers and the reactions they provoked, the article demonstrates how the French crown dealt with military offenders at the end of the Hundred Years’ War and during its aftermath.
Cet article examine la construction de la criminalité militaire et l'octroi de pardon aux soldats dans la France à la fin du Moyen Age. Au début du XVe siècle, les crimes perpétrés par les gens de guerre constituent un problème récurrent d'ordre public pour le pouvoir royal. Les registres criminels ainsi que les sources narratives exploitent une riche terminologie pour qualifier les abus militaires subis par la population, distinguant les soldats criminels des délinquants ordinaires. Bien que ces abus soient fréquemment dénoncés par la littérature politique et qu'ils soient sévèrement punis par la législation, le roi de France accorde régulièrement des lettres de pardon aux soldats, leur permettant d’échapper aux poursuites judiciaires en échange de leur service de guerre. Loin d’être le simple résultat d'une attitude laxiste du roi, ces pardons reflètent le fragile équilibre du pouvoir royal au XVe siècle, qui exige du roi qu'il concilie l'exercice de la justice et la conduite de la guerre. En explorant les politiques de pardon royal à l’égard des soldats criminels et les réactions qu'elles suscitent, cet article montre comment la Couronne française fait face à la criminalité militaire à la fin et au lendemain de la guerre de Cent Ans.