Abstract

Despite much scholarship on the plantation economy, little attention has been paid to planter political rhetoric in colonial Haiti. By analyzing planter petitions, several lawsuits, and the colonial doléances of 1788–89, this article shows how landed proprietors harnessed natural rights jurisprudence and, in particular, Lockian ideas regarding the sacred right of private property. They argued for a set of collective rights both for planters as a group and for the colony as a whole. This was done to undermine the notion that enslaved people, as human beings, constituted a special form of property and thus to assert planters' absolute sovereignty to manumit their slaves at will. This idea was transposed into a claim that only the colony, not the metropole, could determine the timing of slave emancipation. Planters articulated a concept of liberalism that stood at odds with the universalist claims of equality inspired by the French Revolution.

Malgré une historiographie florissante sur l’économie des plantations coloniales, l'analyse du discours politique des planteurs d'Haïti à l’époque coloniale demeure sous‐développée. Cet article se base sur une analyse serrée des pétitions des planteurs, de nombreux litiges, et des Cahiers de doléances de Saint‐Domingue de 1788–89, pour démontrer comment les planteurs ont mobilisé la jurisprudence du droit naturel, et particulièrement les idées dérivant de John Locke au sujet du droit sacré de la propriété privée, pour fonder leurs arguments soutenant un concept de droits collectifs pour les planteurs comme corps social, et pour la colonie elle‐même. Ce discours visait à subvertir l'idée que les esclaves constituaient une forme particulière de propriété, pour affirmer leur souveraineté absolue sur l'affranchissement de leurs esclaves. Plus tard, cette idée fut érigée en réclamation que seule la colonie, et non la métropole, avait le pouvoir de décider le moment de l’émancipation des esclaves. De cette façon, les planteurs d'Haïti ont développé un concept de libéralisme en contradiction avec les doctrines universalistes d’égalité inspirées par la Révolution française.

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