Abstract

This article analyzes the history of adult vocational training (AVT) programs for Algerian migrants, funded by the French state, between the end of World War II in 1945 and the aftermath of Algerian independence in 1962. These programs responded to the postwar expansion of citizenship and rights of indigenous Algerians, including rights to migrate and to take jobs in metropolitan France. Across changing governments and diverse ministries, French officials were convinced that vocational training was necessary for indigenous Algerians to find stable employment, to mitigate the supposed risks of migration, and to enable migrants to transform themselves into an idealized version of the French citizen. The widespread adoption of AVT for Algerian migrants calls into question the pervasive image of the unskilled, interchangeable migrant. At the same time, the shortcomings of AVT programs shed light on how migrants frequently contributed to postwar economic expansion and economic modernization while enjoying the fruits of economic growth only meagerly and on an individual basis. More broadly, this study reveals the importance of skill, industry, and labor in French postwar conceptions of (social) citizenship.

Cet article analyse l'histoire de la formation professionnelle des adultes (FPA) pour les immigrés algériens, entre la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 et le lendemain de l'indépendance de l'Algérie en 1962. Cette initiative de l'Etat répondit à la conception plus large de la citoyenneté et des droits de l'indigène algérien de l'après‐guerre, y compris le droit d'immigrer en France métropolitaine et d'y travailler. A travers les gouvernements variables et les divers ministères de cette époque, les fonctionnaires restèrent convaincus que la formation professionnelle fut nécessaire pour atténuer les risques supposés de la migration, pour que l'indigène algérien trouve un emploi stable et se transforme en citoyen idéal. L'analyse de la FPA pour les immigrés algériens, très répandue à cette époque, remet en cause le stéréotype de l'immigré non qualifié et interchangeable. Néanmoins, un regard plus attentif sur la FPA met en lumière pourquoi les immigrés contribuèrent à l'expansion et à la modernisation économique de la France sans en profiter que très modérément et à titre individuel. Plus largement, cet article révèle l'importance de la qualification, de l'industrie et du travail dans les conceptions de la citoyenneté (et de la citoyenneté sociale) dans les « Trentes Glorieuses ».

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