Abstract
This article examines anticolonial crime in interwar French Algeria. Faced with European attempts at political, economic, and cultural hegemony, and battered by poverty, legal discrimination, and official/police intransigence, Algerians often used criminal acts in an effort to destabilize and undermine French authority. This article examines the case study of the Department of Constantine, where Arab/Kabyle inhabitants regularly engaged in anticolonial crime and violence, including the robbery of arms and explosives from government buildings and mines, train derailments, and football hooliganism. More seriously, certain “criminals” engaged in the murder of settlers and attacked or killed police officers and administrative officials. In both city and countryside the official response was brutal: the violation of suspects' rights, excessive force in lieu of arrests, vigilante killings of suspects, and the forced removal of the families of anyone deemed outside the law. In this way, administrators and law enforcement tried to restore European predominance, yet the increasing prevalence of anticolonial crime effectively helped pave the way for popular nationalist movements in the post-1945 era and the 1954–62 Algerian War of Independence.
Cet article examine la criminalité anticoloniale dans l'Algérie de l'entre-deux-guerres. Face aux efforts européens pour construire l'hégémonie politique, économique et culturelle, et touchés grièvement par la misère, un code juridique discriminatoire et l'intransigeance des fonctionnaires et policiers, les Algériens ont exploité la criminalité violente pour déstabiliser et saper le pouvoir colonial. Plus précisément, cet article analyse l'exemple de Constantine, le département où les habitants arabes et kabyles s'impliquent régulièrement dans la criminalité anticoloniale, y compris le vol des armements et explosifs dans les immeubles gouvernementaux et les mines, le déraillement des trains et le hooliganisme. Plus grave, certains « criminels » se sont engagés dans l'homicide volontaire contre les colons, et dans des attentats contre les commissaires de police et les administrateurs. Que ce soit dans le milieu urbain ou à la campagne, les pouvoirs ont répondu brutalement, par la violation des droits des suspects, l'usage excessif de la force, l'assassinat des « coupables » et la relocalisation forcée des hors-la-loi et de leurs familles. De cette façon, les administrateurs et la police ont essayé de soutenir la domination européenne en Algérie. Néanmoins, la croissance de la criminalité anticoloniale a ouvert la voie aux mouvements nationalistes populaires après 1945 et pendant la guerre d'indépendance (1954–62).