Abstract
Modern scholars have assumed that after Marguerite Porete was condemned for heresy in 1310 she disappeared from the historical record. However, the discovery of references to Porete in François de Belleforest's Grandes annales (1579) and Henri de Sponde's Annales ecclesiastici (1641) overturns this narrative and shows that these historians were responsible for reintroducing her story to the French public. Porete offered a powerful symbol that bolstered their vision of religion and state history, a vision that emphasized the purity of the Gallican Church and the role of the state in preserving its integrity in the face of heresy. Their shaping of the memory of Porete as a heretical Beguine expands our knowledge of book history, early modern research practices, and the dissemination of historical knowledge.
On a longtemps supposé qu'après sa condamnation pour hérésie en 1310, Marguerite Porete avait disparu de l'histoire. Cependant, la découverte de références à Porete dans les Grandes annales de François de Belleforest (1579) et les Annales ecclesiastici de Henri de Sponde (1641) dément cette hypothèse et montre que ces historiens ont réintroduit son histoire au public français. Marguerite Porete constituait un puissant symbole pour leur vision de l'histoire religieuse et étatique qui renforçait l'importance de la pureté de l'Eglise gallicane, ainsi que le rôle que devait assumer l'Etat pour maintenir l'intégrité de l'Eglise face aux hérésies. Leur façonnage de la mémoire de Porete en tant que béguine hérétique jette la lumière sur l'histoire du livre, les pratiques de recherche à l'époque de la Renaissance, ainsi que la diffusion de connaissances historiques.