Abstract
This article reconstructs and analyzes a debate on “the crisis of liberalism” that took place in a prominent philosophy journal, the Revue de métaphysique et de morale, in 1902–3. The debate was actuated by combiste anticlerical measures and the apparently liberal demand made by Catholics for freedom of instruction. Participants—all hostile to the church—sought to articulate a principled, rationalist liberalism that could respond to the needs of the republic in the post-Dreyfus era. Participants—including Célestin Bouglé, Dominique Parodi, Gustave Lanson, Elie Halévy, and Paul Lapie—balanced each in their own way the demands of rationalism, democracy, and modernity. The debate opens a window onto the transition between the Second Empire's dissident, neo-Kantian, liberal republicanism and the antitotalitarian liberalism that Halévy and his student Raymond Aron would articulate in the interwar years.
Cet article reconstitue et analyse un débat sur « la crise du libéralisme » qui a eu lieu en 1902–3 dans une revue de philosophie de premier plan, la Revue de métaphysique et de morale. Des mesures anticléricales combistes et la demande apparemment libérale faite par les catholiques pour la liberté de l'enseignement ont été au cœur de ce débat. Les participants—tous hostiles à l'Eglise—ont cherché à articuler un libéralisme rationaliste raisonné permettant de répondre aux besoins de la République suite à l'affaire Dreyfus. Les participants, y compris Célestin Bouglé, Dominique Parodi, Gustav Lanson, Elie Halévy, et Paul Lapie, ont tenté, chacun à sa manière, de trouver un équilibre entre les exigences du rationalisme, de la démocratie et de la modernité. Ce débat ouvre une fenêtre sur la transition entre le républicanisme libéral néokantien de la dissidence du Second Empire, et le libéralisme antitotalitaire que Halévy et son étudiant Raymond Aron exprimèrent dans l'entre-deux-guerres.