Abstract
This article examines the changing role played by Catholic missionaries in the French colonial government's attempt between 1848 and 1883 to mold a cohesive community out of a heterogeneous group of European settlers in Algeria. It argues that this effort constituted an alternative civilizing mission in which the aim was not to assimilate indigenous subjects but to create meaningful difference between North Africans and Europeans where this difference was not yet sufficiently clear. Between 1848 and 1870 military leaders used female missionaries in particular to cater to the religious needs of migrant Spanish, Italian, and Maltese settlers. After 1870, however, newly empowered civilian officials increasingly abandoned the use of Catholic missionaries and worked to assimilate foreign settlers to their own secular ideal of a universal, republican France. Throughout this period military and civilian officials alike framed governing the settlers as crucial to the larger goal of governing colonized Algerians.
Cet article porte sur le rôle en constante évolution des missionnaires catholiques dans l'effort mené par le gouvernement colonial français entre 1848 et 1883 de créer une communauté homogène de colons français à partir d'un groupe hétérogène d'Européens. Il affirme que cet effort constituait une mission civilisatrice alternative dont le but n'était pas d'assimiler des sujets indigènes, mais de créer une distinction claire entre indigènes et européens lorsque cette distinction n'existait pas encore. Entre 1848 et 1870, les officiers militaires employaient des femmes missionnaires pour répondre aux besoins religieux des immigrés espagnols, italiens, et maltais. Après 1870, par contre, le régime civil abandonnait de plus en plus l'emploi des missionnaires catholiques pour mener une politique d'assimilation des colons étrangers aux valeurs laïques d'une France universelle et républicaine. Tout au long de cette période, les officiers militaires et civils comprenaient le besoin de gouverner les colons comme un élément essentiel de la mise en place d'une politique pour gouverner les colonisés algériens.