Abstract
Reactionary culture helped shape Thermidor's retreat from the ideologies, social policies, and political practices of the Terror. This article explains how it did so by examining the most popular newspaper of the French Revolution's Year III (1794–95), L'orateur du peuple, and editor Stanislas Fréron's appropriation of revolutionary inventiveness to discredit revolutionary activism. Between Robespierre's defeat in July 1794 and the adoption of a new constitution in late summer 1795, Fréron used radical language to condemn first the Terror and then radical republicanism, progressing from attacks on specific legislators to an assault on social welfare, political militancy, and universal suffrage. Elaborating a right-wing ideology that was neither Catholic nor royalist, L'orateur du peuple illuminates the conservative uses of revolutionary political culture. Fréron and the reactionary polemicists among whom he worked forged a virulent reactionary populism in the Year III whose legacy endures today.
Une certaine culture réactionnaire a contribué au repli idéologique thermidorien, s'éloignant des politiques sociales et des pratiques politiques de la Terreur. Cet article étudie ce processus en examinant L'orateur du peuple, le journal le plus répandu de l'an III de la Révolution française (1794–95), grâce auquel son éditeur, Stanislas Fréron, s'était approprié l'inventivité révolutionnaire pour discréditer l'activisme révolutionnaire. Entre la défaite de Robespierre en juillet 1794 et l'adoption d'une nouvelle constitution à la fin de l'été 1795, Fréron eut recours à un langage révolutionnaire pour condamner la Terreur et le républicanisme radical : il s'en prit tout d'abord à des législateurs particuliers pour ensuite s'attaquer à l'Etat-providence, au militantisme politique, et au suffrage universel. Elaborant une ligne idéologique de droite qui n'était ni catholique ni royaliste, L'orateur du peuple éclaire les usages conservateurs de la culture politique révolutionnaire. Fréron et les polémistes révolutionnaires, avec lesquels il travaillait, forgèrent au cours de l'an III un populisme virulent et réactionnaire dont l'héritage perdure aujourd'hui.