Abstract
In July 1917 French legislators conferred a special legal status on those children whose parent(s) had died or been brutally mutilated while defending the patrie: pupille de la nation. In metropolitan France, the state, working closely with preexisting philanthropic organizations, would develop a system of provision for these children based on a legal right to full compensation for the loss they had endured. In the colonies, however, the application of the program would prove far more problematic. This article uses the correspondence between the Ministry of the Colonies and colonial administrators across the empire to trace the debate surrounding a possible colonial version of the program. It contends that colonial administrators mobilized racial prejudice and cultural particularism, to different extents in different colonies, in order to water down the state's duty of care to its child victims of war, the pupilles de l'empire.
En juillet 1917, une loi de l'Assemblée nationale octroie un statut spécial aux enfants dont un parent est mort ou mutilé lors des actions menées pour la défense de la Patrie : pupille de la nation. En métropole, l'Etat élabore, avec la coopération étroite des sociétés philanthropiques, un système d'entraide pour ces enfants fondé sur leur droit légal à une récompense totale pour la perte qu'ils avaient subie. Dans les colonies, par contre, la mise en pratique du programme se révèle beaucoup plus problématique. Cet article analyse la correspondance entre le ministère des Colonies et les administrateurs coloniaux dans tout l'empire pour retracer le débat autour d'une éventuelle version coloniale du programme. L'analyse suggère que les administrateurs coloniaux, à des degrés divers selon les colonies, mobilisent des préjugés raciaux et le particularisme culturel pour diminuer l'obligation de l'Etat envers les enfants victimes de guerre, les pupilles de l'empire.