The story of how Catholic missionaries and French Enlightenment writers engrafted Chinese thought into their own contested discourses of natural religion, scientific progress, or ideal political thought is well known. However, the role that Enlightenment constructions of Chinese Buddhism played in eighteenth-century France has yet to be thoroughly examined. This article therefore emphasizes the manner in which the (mis)appropriation of Chinese Buddhism into the French Enlightenment proved a significant backdrop for the attempts of Jesuit writers, notoriously Sinophile deists like Voltaire, and more metaphysically radical writers like Jean-Baptiste de Boyer, marquis d'Argens, to understand Chinese prisca theologia (i.e., their natural, original religion, and/or philosophy). Ultimately, I argue that the rather cloudy apprehension of Chinese Buddhism throughout France in the early to middle eighteenth century reveals intriguing possibilities for rethinking, and perhaps pluralizing, the nature and significance of the so-called Radical Enlightenment.
L'histoire du moyen par lequel les missionnaires catholiques et les écrivains du siècle des Lumières ont attaché la pensée chinoise aux discours contestés sur la religion naturelle, les progrès scientifiques, ou la pensée politique et normative est bien connue. Néanmoins, l'importance de la conception du bouddhisme chinois pour la société française à travers le dix-huitième siècle n'a pas été assez étudiée. Donc, cet article souligne les diverses modes par lesquelles la connaissance (voire méconnaissance) du bouddhisme chinois au siècle des Lumières en France est devenue un contexte très important pour les écrivains jésuites, les écrivains déistes et sinophiles comme Voltaire, et pour les écrivains qui prônaient un radicalisme métaphysique comme Jean-Baptiste de Boyer, marquis d'Argens, dans leurs diverses tentatives d'apprendre la prisca theologia de la Chine. Enfin, on a mis l'accent sur la connaissance nébuleuse du bouddhisme chinois que les écrivains français avaient atteinte au milieu du dix-huitième siècle, et par conséquent, la possibilité surprenante de reconceptualiser, et peutêtre de diversifier, la nature et l'importance de la thèse des « lumières radicales ».