The rescue of Jews in Vichy France continues to receive a great deal of attention. Recently, the justes, non-Jews who risked their lives to assist persecuted Jews, have become an important category of historical inquiry. With the justes arguably at the center of the nation’s collective memory of Vichy, a number of groups seeking to better their wartime image have rewritten their narratives to promote the rescue of Jews in their histories. Like the police and the Société Nationale des Chemins de Fer Français, former members of Vichy’s Chantiers de la Jeunesse represent one such organization. Even though some Jews were sheltered in the Chantiers de la Jeunesse, this article calls into question the account of the Chantiers’ leader, General de la Porte du Theil, and those of some of his disciples, who later claimed that they created an official policy for rescue. Such claims are symptomatic of a “myth of rescue,” an emerging trend that posits rescue as the norm for the French population’s relationship with the Jews during the Occupation.
Le sauvetage des Juifs sous le régime de Vichy continue à susciter beaucoup d’intérêt dans le milieu universitaire et ailleurs. Récemment, les justes, des non-juifs venus en aide aux Juifs persécutés, sont devenus un sujet d’étude essentiel à l’analyse historique de cette période, et sont aujourd’hui au cœur de la mémoire collective de Vichy. Influencées par cette tendance à glorifier les sauveurs non-juifs, certaines organisations ont récemment revisité leur histoire pour promouvoir le sauvetage des Juifs, et tout comme la police et la SNCF, les anciens des Chantiers de la Jeunesse sont un exemple de ce phénomène. Même si certains Juifs ont été hébergés dans des Chantiers de la Jeunesse, cet article remet en question l’argument du chef des Chantiers, le général de la Porte du Theil, et de certains de ses disciples, qui après la guerre ont prétendu avoir mis en place une politique officielle de « sauvetage ». Ce genre d’attitude n’est pas unique aux Chantiers et est symptomatique d’un « mythe du sauvetage » : une nouvelle tendance qui essaie de situer le sauvetage comme une réponse normale de la population française envers les Juifs pendant l’Occupation.