Scholars assume the loss of Algeria in 1962 marked the end of French colonialism and a hardening of racialized categories of difference in France, overlooking how race and class categories became more porous in the overseas departments (départements d’outre-mer, or DOMs) after a new, welfare-led, French colonialism was initiated by Prime Minister Michel Debré (elected deputy of La Réunion in 1963). Comparing the provision of social welfare in the DOMs before and after 1962 demonstrates that Debré’s new health insurance, family allocations, and housing laws offered DOM populations improved social mobility beyond colonial-era racial boundaries. Welfare encouraged Réunion Islanders to support political attachment to France and undermined support for DOM autonomy movements. Combining scholarship on decolonization, French welfare, and the social history of La Réunion, the article reevaluates the place of French overseas departments in decolonization history, in studies of French racial categories, and in modern France.
En constatant que la perte de l’Algérie en 1962 a marqué la fin du colonialisme français et instauré, en France Métropolitaine, un durcissement des catégories raciales de différence, les chercheurs négligent que les catégories de race et de classe sont devenues moins rigides dans les DOM après la mise en place d’une nouvelle forme de colonialisme français, axée autour de l’Etat-providence et établie par l’ancien premier ministre Michel Debré (élu député de La Réunion en 1963). Comparer la protection sociale dans les DOM avant et après 1962 démontre que la nouvelle assurance santé, les allocations familiales et les lois anti-bidonvilles ont offert aux populations des DOM une amélioration de la mobilité sociale au-delà des possibilités de l’époque coloniale. L’Etat-providence a encouragé un attachement politique à la France dans la population locale, tout en sapant le soutien aux idées autonomistes. Cet article donne un regard croisé entre l’histoire politique de la décolonisation, l’histoire de la législation sociale et l’histoire sociale de La Réunion afin de réévaluer l’importance des DOM dans l’histoire de la décolonisation, les études des représentations raciales françaises, et dans l’histoire de la France moderne.