In 1832 and 1847, the Académie Française’s annual Montyon prix de vertu (prize for virtue) proffered a new model for virtue to shift attention away from fears of social rupture and dislocation and to restore trust in and hope for a cohesive society. The first-prize winners—a former slave from Saint-Domingue and a female servant from a small town in central France—had respectively intervened in the Haitian Revolution and the violence of 1847 to protect elite French from attacks on their persons and property. The awardees’ stories emphasized the persistent problems that nineteenth-century French elites confronted as they sought to reframe— both in imagination and in daily life—society in the revolutionary age and to manage their insecurities about the tensions revolutionary transformations had wrought. Yet an essential contradiction lay in a strategy foregrounding situations in which slaves and female servants acted heroically, assertively, and intelligently while their masters panicked as their world crumbled.
En 1832 et 1847, l’Académie française introduisit un nouveau modèle pour son prix annuel de vertu (le prix Montyon). Il s’agissait de faire diversion face aux peurs de rupture sociale, en détournant l’attention publique vers la confiance et l’espoir en une société cohésive. Les gagnants du premier prix—un ancien esclave de Saint-Domingue et une domestique d’une petite ville du centre de la France—étaient intervenus respectivement lors de la Révolution haïtienne et des violences de 1847 pour protéger les élites des attaques sur leurs personnes et leurs propriétés. Leurs histoires démontrent les problèmes persistants auxquels les élites françaises de la première moitié du dixneuvième siècle furent confrontés, au moment même où elles cherchaient à redéfinir les cadres de la société, à la fois dans l’imaginaire social et dans la vie quotidienne, et gérer leurs sentiments d’insécurité vis-à-vis des menaces révolutionnaires. Pourtant, une contradiction essentielle réside dans une stratégie qui met en avant des situations dans lesquelles les esclaves et les servantes agissèrent avec héroïsme, intelligence et assurance, tandis que leurs maîtres paniquaient, croyant que leur monde s’écroulait.