French foreign and security policy after the First World War has long been depicted as an attempt to use traditional strategies based on the balance of power and alliance politics to compel Germany to comply with its obligations under the Treaty of Versailles. The change to a more conciliatory policy in 1924 is typically understood as a response to pressure from Britain and the United States, as well as to French weakness. This interpretation ignores important internationalist currents in French thinking about security during the late nineteenth and early twentieth centuries and their impact during and after the First World War. It also fails to account for key developments in the French public sphere after that conflict. This article argues that an approach to security best described as “juridical internationalism” played an increasingly influential role in shaping national security policy during the early 1920s. The result was a gradual move away from a policy of confrontation and a growing emphasis on compulsory arbitration and binding mutual assistance. This process culminated in the Locarno Accords of 1925.
La politique étrangère en matière de sécurité française après la Première Guerre mondiale a longtemps été dépeinte comme une tentative d’exécuter les stratégies classiques fondées sur l’équilibre des puissances et une politique d’alliances pour contraindre l’Allemagne à se conformer aux obligations du traité de Versailles. En outre, le changement vers une politique plus conciliante en 1924 est systématiquement compris d’une part comme une réponse à la pression commune de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis et d’autre part comme un effet de l’affaiblissement de la France. Cette interprétation dominante ignore les importants courants internationalistes dans la pensée française en matière de sécurité depuis la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième siècle et leur impact sur l’élite après la Première Guerre mondiale. D’autre part, ceci ne tient pas compte des développements importants au sein de la sphère publique au lendemain du conflit. Cet article défend l’idée qu’une autre approche de la sécurité, appelée « internationalisme juridique », a émergé et joué un rôle croissant dans l’édification d’une politique de sécurité nationale au début des années 1920. Le résultat fut un éloignement progressif d’une politique de confrontation fondée sur des méthodes traditionnelles et une insistance croissante sur l’arbitrage obligatoire et l’assistance mutuelle. Ce processus connut son apogée avec les accords de Locarno en 1925.