During World War I male French citizens in Cochinchina whom the colonial government had drafted to fight in Europe left their families behind in the colony. Through a complicated subsidies process, the government offered financial assistance to families impoverished by the draftee's departure and the concomitant loss of income. Far from being a monolithic category, the colony's poor white applicants, also known as petits-blancs, received varying government subsidies, depending on their family configurations. This article argues that the military allocations council's judgments correlate with the petits-blancs applicants' relationships to indigenous people and their adherence to traditional gender roles. To guard white prestige, the colonial government effectively penalized petits-blancs applicants who deviated from behavior associated with whiteness.
Pendant la Première Guerre mondiale, les citoyens français résidant en Cochinchine appelés sous les drapeaux pour combattre en Europe ont laissé leurs familles dans cette colonie. A travers un système complexe de secours, le gouvernement colonial français en Indochine fournit une aide financière à ces familles qui se retrouvaient dans le besoin par suite de l'absence du chef de famille et de la perte de revenus qui en découlait. Loin d'être considérés comme une catégorie à part entière, les Français pauvres de la colonie—les « petits-blancs »—reçurent du gouvernement des aides de montants variés qui dépendaient de la composition familiale. Cet article avance l'hypothèse selon laquelle les décisions variables du conseil militaire pour ces allocations sont à mettre en relation avec les rapports qu'entretenaient ces « petits-blancs » demandeurs avec les indigènes et leur adhésion à une conception traditionnelle en matière de genre sexuel et de statut. Dans son souci de conserver le prestige blanc, le gouvernement colonial a effectivement pénalisé les « petits-blancs » demandeurs qui s'étaient écartés des comportements prescrits par leur appartenance au monde blanc.