This study is based on a close reading of five of the relatively rare series of correspondence by future revolutionaries written during the ten to twenty years preceding 1789. It seeks to determine at what point these individuals began to make critical judgments about the political situation in the kingdom and to think of themselves as potential political players. It also asks what influences—cultural, social, political, or other—were most important in shaping their judgments. It concludes that while the five followed somewhat different itineraries, the period 1787–89 was critical in the emergence of a revolutionary mentality. The cultural and social experiences of the Old Regime were probably less important for these individuals than political circumstances that they never anticipated and over which they had no control.

Cette étude se base sur une lecture de cinq séries de correspondance rédigées par de futurs révolutionnaires pendant les dix à vingt années qui précèdent 1789. Il s'agit de déterminer à quel moment ces cinq personnes commencent à faire des jugements critiques sur la situation politique du royaume et à quel moment ils commencent à se considérer comme participants aux événements qui se déroulent. Il s'agit également de préciser les influences—culturelles, sociales, politiques ou autres—qui ont le plus transformé leurs opinions. On conclut que la période 1787–89 est belle et bien critique à la naissance d'une mentalité révolutionnaire—bien que chacun des cinq ait pu suivre un itinéraire quelque peu différent. Les expériences culturelles et sociales de l'Ancien Régime sont sans doute beaucoup moins importantes dans cette transformation que les circonstances politiques de la période prérévolutionnaire, circonstances que les cinq futurs révolutionnaires n'ont pas du tout anticipées.

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