This article reconstructs a colonial experiment conducted in a quiet corner of Old Regime France. In 1773 a nobleman named the marquis de Pérusse used the crown's money to settle fifteen hundred Acadian refugees—French-speaking, Catholic colonists expelled from the British province of Nova Scotia in 1755—on uncultivated lands near the town of Chatellerault in Poitou. After a few peaceful months, the project devolved into anarchy. Beset by threats and violence, most of the Acadians fled, eventually finding their way to Spanish Louisiana. Pérusse's colony, I argue, collapsed as the result of a conspiracy engineered by a group of disgruntled Acadians and Anne-Robert Turgot, Louis XVI's controller-general of finances. Re-creating this “cabal” while making a fresh assessment of Pérusse's vision of internal colonization, this article makes new connections between the politics of empire and political economy, revising in the process scholarly conceptions of France's late-eighteenth-century Atlantic world.
Cet article reconstitue une expérience coloniale menée dans un lieu tranquille de l'Ancien Régime. En 1773, le marquis de Pérusse s'est servi des fonds de la Couronne pour implanter quinze cents Acadiens—colons francophones expulsés de la Nouvelle-Ecosse en 1755—sur des terrains incultes prés de la ville de Châtellerault en Poitou. Après quelques mois de paix, le projet est tombé dans l'anarchie. La plupart des Acadiens prirent la fuite, éventuellement gagnant la Louisiane espagnole. La colonie de Pérusse était victime d'une conspiration tramée par un groupe d'Acadiens mécontents et Anne-Robert Turgot, le premier contrôleur général des finances sous le règne de Louis XVI. En reconstituant l'histoire de cette « cabale » et la conception de la colonisation interne que le marquis de Pérusse a animé, cet article tresse de nouveaux liens entre l'impérialisme et l'économie politique, tout en révisant les conceptions des spécialistes du monde atlantique français à la fin du dix-huitième siècle.